La chaleur du dehors

La série « La chaleur du dehors » explore le retour à des relations humaines brutes, intimes et sensuelles, nées des ruines d'une époque marquée par l'isolement. À Paris, dans une ère post-Covid, les corps se sont rapprochés, libérés d'une distance imposée, comme saisis d'une urgence viscérale à se connecter.

Ces images témoignent d'une fête bestiale où l'être humain se livre à l'état pur : les corps se mêlent sans retenue, les peaux glissantes se touchent, les bouches se dévorent avec une passion dévorante, les mains se cherchent dans l'obscurité vibrante des clubs.

La lumière granuleuse, la proximité étouffante et les textures charnues s'entrechoquent pour produire un résultat brut et organique. Je voulais capturer l'authenticité d'un moment, l'urgence de l'instant, sans artifice, en laissant les émotions guider mon objectif. C'est une plongée dans l'amour spontané, un témoignage d'une époque révolue enfin retrouvée, dans sa douceur comme dans sa folie, où le contact humain devient une forme de résilience face à l'isolement passé.

Les clubs, espaces de liberté collective, résonnent ici comme des sanctuaires de l'émotion et de la renaissance sociale. Chaque cliché devient un fragment d'une mémoire collective, où le contact et la chaleur, longtemps absents, redeviennent essentiels et vitaux.

Mon approche photographique, guidée par le mouvement, l'imperfection et la lumière vacillante, refuse la mise en scène et se concentre sur l'expérience vécue, sur l'instinct. L'image granuleuse transmet la sensation d'être immergé dans un monde où les gens sont guidés par leurs sensations, leurs pulsations internes et les vibrations sonores du club. Ce projet célèbre la vie, la fête et l'amour sous toutes leurs formes : imparfaites, intenses et puissantes. Ce travail est un hommage à notre capacité à nous retrouver, à exister ensemble dans notre fragilité et notre beauté partagées.

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